Dessin de Serge

Auschwitz, dessin de Serge Smulevoc
 « Lors des pendaisons, et j'en ai assisté à quelques unes, la ou les potences étaient dressées à l'avance.
Puis un S.S. passait parmi nous, sur la place d'appel, passant dans chaque rang, en nous regardant dans les yeux, et, soudain, désignait l'un d'entre nous en pointant son doigt sur sa poitrine, et de préférence quand il voyait un regard apeuré, et disait " Toi ! "  Quand il y avait un déporté qui allait être pendu, il désignait deux des nôtres qui devaient se mettre à côté de la potence et attendre l'ordre de pendaison. C'était la terreur parmi nous, cette crainte d'être désigné pour pendre un camarade, et chaque fois je faisais presque dans mes culottes, de peur. Car ceux qui allaient pendre leur camarade étaient morts de peur, inexpérimentés (et pour cause) et pendaient leur camarade maladroitement pendant que la victime se débattait. C'est ce côté sadique que les SS souhaitaient. Et voilà  aussi pourquoi sur mon dessin il y a deux autres déportés à côté de celui qui va être pendu. »

                                Serge Smulevic
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