«
Lors des
pendaisons, et j'en
ai assisté à quelques unes, la
ou les
potences étaient dressées à l'avance.
Puis un S.S.
passait
parmi nous, sur la place d'appel, passant dans chaque rang, en
nous regardant dans les yeux, et, soudain, désignait l'un
d'entre nous en pointant son doigt sur sa poitrine, et de
préférence quand il voyait un regard
apeuré, et
disait " Toi ! " Quand il y avait un
déporté qui
allait être pendu, il désignait deux des
nôtres qui
devaient se mettre à côté de la potence
et attendre
l'ordre de pendaison.
C'était la terreur parmi nous, cette crainte
d'être
désigné pour pendre un camarade, et chaque fois
je
faisais presque dans mes culottes, de peur. Car ceux qui allaient
pendre leur camarade étaient morts de peur,
inexpérimentés (et pour cause) et pendaient leur
camarade
maladroitement pendant que la victime se débattait. C'est ce
côté sadique que les SS souhaitaient. Et
voilà aussi pourquoi sur mon dessin il y a deux
autres
déportés à côté
de celui qui va
être pendu. »
Serge
Smulevic