La
Shoah au cœur des nouvelles
de
Dominique Natanson
A l'occasion du salon du livre est publié
un recueil
de nouvelles écrites par le Soissonnais Dominique Natanson.
Sous
le titre« Dernières nouvelles de l'absence », l'auteur évoque la trace que laisse la Shoah dans nos vies. PROFESSEUR d'histoire au
collège
Maurice WajsfeIner de Cuffies, Dominique Natanson publie aujourd'hui
aux
Éditions Le Décaèdre, à
l'occasion du
salon du livre, un ouvrage intitulé «
Dernières
nouvelles de l'absence ». II sera ensuite dans les librairies
soissonnaises à compter du 17 avril et à la
bibliothèque
trois jours plus tard. Il s'agit d'un recueil d'une vingtaine de
nouvelles
qui ont toutes pour fil conducteur la trace
indélébile
que
laisse, dans nos vies,
|
le génocide du
peuple juif.
Petit-fils
et neveu de déportés jamais revenus des camps de
la mort,
Dominique Natanson avait en 1990 publié un ouvrage
historique
sur la « Mémoire juive en Soissonnais
».
Au sein du collège cufficien, qui porte le nom d'un enfant victime de la Shoah, il se consacre depuis de très nombreuses années à expliquer aux élèves ce que furent Auschwitz, Buchenwald ou Treblinka. Récemment, i! a créé un site (www.memoire-juive.org) qui lui permet d'élargir ce travail de mémoire, en échangeant avec des internautes français et étrangers. «
Une part d’indicible »
« Pour moi,
la fiction a
été un moyen de continuer à travailler
sur la
Shoah parce que
je continue à ne pas supporter ce dont je parle. Cela permet aussi
de mettre une distance » souligne Dominique
Natanson.
Ces nouvelles — d'une page et demi à quinze pages — ne parlent pas directement du génocide mais de la façon dont les absents peuvent surgir dans le quotidien des gens « au moment et à l'endroit où ils ne les attendent pas ». |
Pour l'auteur, « le
travail
d'historien ne fait que creuser cette absence. Il court
après
des vies ». Dominique Natanson a écrit
la
première nouvelle de ce recueil il y a douze ans. Le rythme
de
travail s'est un peu accéléré ces deux
dernières années. « Certains
personnages m'ont
habité pendant deux ou trois mois avant que je puisse
écrire le texte. Il fallait
aussi que ce travail d'écriture mûrisse vraiment
avant
d'envoyer le manuscrit à un éditeur
» confie
le professeur.
Ces nouvelles oscillent entre réalité et fiction, encre passé et présent. Mais la Shoah n'est jamais racontée directement tant il y a, aux yeux de l'auteur, « une part d'indicible » dans ce qui s'est passé dans les camps d'extermination nazis. Philippe
Robin
.Dominique Natanson
participera à
une séance de signature aujourd’hui, au salon du
livre, porte
de Versailles (stand Bourgogne, Éditions Le
Décaèdre).
L'Union, 26
mars 2002
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Dernières
nouvelles
de l'absence
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Le
passé est une
denrée impérissable. Est-ce ce que veut
démontrer
Dominique Natanson dans un recueil de courts récits
intitulé " Dernières nouvelles de l'absence " ?
Pas tout
à fait. À travers de petites nouvelles, l'auteur
évoque l'absence. L'absence vue derrière son
propre
miroir avec le surgissement de celui ou de ceux qui ne peuvent
être oubliés, partis à tout jamais. Ces
gens
privés d'existence, ont été
arrachés
à la vie,
s'en sont allés pendant la Shoah. Les Histoires qui se
suivent
sans se ressembler ont |
leur part de
suspense. Parfois
fantomatiques, ceux qui ont disparu dans la tourmente resurgissent
et n'en finissent plus de nous habiter. Leur vie présente
dans
la nôtre fait de la Shoah cette impérissable
blessure.
Dominique Natanson se place dans le registre du sensible, de
l'à
peine dit et du dévoilement. Littéraire, certes,
l'évocation de Dominique Natanson replonge le lecteur dans
les
atmosphères
ambiguës, équivoques de la France de la Seconde
Guerre
mondiale.
Peu à peu, pas à pas, des |
concierges aux notables et aux
jeunes gens, de
Paris à la Province, ceux qui n'en sont jamais revenus
émergent d'un appartement qu'ils ont quitté sans
retour,
d'une lettre écrite dans un wagon plombé ou de la
main
d'un aumônier. Vingt récits de vie et d'absence
à
lire. ARIEL SlON
Le Décaèdre, 183 pages, 22 €. Actualité
Juive Hebdo
n° 759 du 1er août 2002
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D.
Natanson
dédicace son recueil de nouvelles Des
personnages pleins de larmes
|
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Ne
secouez pas les
personnages de Dominique Natanson («
Dernières
nouvelles de l'absence »), ils sont pleins de. larmes ! Une
raison
à cela : ces êtres ordinaires ont fait
connaissance avec
des fantômes. Des êtres de chair et de sang qui, un
beau
jour, ont été entassés dans des wagons
à
bestiaux direction Treblinka, Auschwitz, Birkenau... Faute de ne jamais recevoir d'eux de cartes postales - on n'écrivait pas des enfers ! - ce professeur d'histoire au collège Maurice Wajsfelner - un métier lui permettant de fouiller la mémoire du peuple juif - |
petit fils et
neveu de
déportés n'étant pas revenus des camps
de la mort,
leur fait croiser le chernin d'hommes et de femmes qui pourraient
être nos amis, nos voisins. Au travers plusieurs nouvelles donc, où le style le dispute à la prosodie («Papier d'identité»), fidèle en cela à René Char qu'il cite en préambule d'« Un insigne sur une épingle » : « Le passé retarderait l'éclosion du présent si nos souvenirs érodés n'y sommeillaient sans cesse », l'auteur s'attarde donc sur « les traces que laisse à présent le génocide dans nos vies » |
Dominique
Natanson
dédicacera son recueil de nouvelles à la
Bibliothèque Municipale, le samedi 20 avril, à
partir de
14 heures et la samedi 27 avril, à partir de 15 heures,
à
la Librairie du Collège. « Dernières nouvelles de l'absence » est paru aux éditions Le Decaèdre. Contact : Dominique.Natanson@wanadoo.fr Dominique Natanson présente aussi son ouvrage sur Internet : http ://www.memoire-juive.org. L'Aisne Nouvelle,
18 avril 2002
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